Une trentaine de syndicalistes s'est rassemblée ce dimanche matin pour protester contre l'ouverture du magasin Match du quartier de la Robertsau. L'enseigne s'appuie sur un arrêté municipal de 2013 qui autorise les commerces d'épicerie et d'alimentation à ouvrir trois heures le dimanche matin.
C'est une polémique récurrente à Strasbourg depuis quelques années : doit-on ou non autoriser les commerces d'alimentation à ouvrir le dimanche ? D'un côté, les commerçants, qui aimeraient pouvoir faire grossir leur chiffre d'affaire et soutenus par une partie de la clientèle qui voudrait pouvoir consommer même ce jour-là. De l'autre, les syndicats et les défenseurs du droit local qui craignent la généralisation de l'ouverture des grandes surfaces le dimanche.
Le débat a été relancé en 2013, quand sept supérettes ont été poursuivies par l'Inspection du travail sur la base d'un arrêté pris par la Ville en 1936 : alors que dans le reste du département du Bas-Rhin, l'ouverture des épiceries était autorisée, elle était interdite à Strasbourg. Face à cette rupture d'égalité avec les autres commerces du Bas-Rhin et aux réactions des commerçants, le conseil municipal de Strasbourg avait alors décidé à l'unanimité d'abroger le texte et un nouvel arrêté avait été pris.
Aujourd'hui, 17 salariés du Match se sont portés volontaires pour travailler trois heures le dimanche, moyennant une récupération et des heures payées à 150%. Ils étaient 3 pour ce premier dimanche d'ouverture. La direction n'a pas autorisé notre équipe de reportage à entrer dans le magasin avec une caméra. Celle-ci a néanmoins constaté une fréquentation modeste pendant la première heure d'ouverture.
Les manifestants, qui répondaient à l'appel de la CGT et de la CFDT, étaient bien plus nombreux que les clients à l'ouverture. Une trentaine de personnes s'est rassemblée car elles redoutent une généralisation du travail le dimanche dans les grandes surfaces.
- Le reportage de S. Pfeiffer, M.-C. Lang et C. Baeumler
- Interviews de Cyril Pelzer, Délégué central CGT Match et Marianne Braun, Gestionnaire rayon charcuterie